La ville est un milieu en constante évolution, ses mutations varient en fonction de son tissu urbain et de sa composition démographique. La diversité sociale et la mixité d’usage sont des composantes vitales de la vie métropolitaine, contribuant à son équilibre.

Le bâti métropolitain doit refléter cette réalité – en proposant des bâtiments adaptables, capables de répondre aux évolutions de la société, comme celles de nouveaux modèles de coexistence tant familiale que générationnelle. Toute personne devrait pouvoir se projeter dans un logement qui correspond à ses besoins spécifiques, sans se contraindre à un habitat standardisé, dessiné à partir d’un plan type. Le marché du logement ne propose qu’une maigre diversité d’offres, bien souvent aux antipodes de la population qui l’occupera. Au sein d’une même commune, on note que les familles monoparentales, recomposées ou nombreuses, n’ont pas les mêmes caractéristiques ni forcément les mêmes modes de vie. Pour pallier ce manque, les bâtiments ont besoin d’inspirer une multitude d’usages, de manière à permettre l’épanouissement de tous leurs usagers.

 

FIG. 1 -Axonométrie programmatique du projet Docks N7 à Saint-Ouen

Les quartiers mixtes sont des territoires robustes et résilients, ils ont la capacité de s’adapter dans le temps. Socialement complexes et occupés à toute heure, ces tissus urbains sont animés tout au long de la journée, leur variété programmatique offre un fonctionnement alterné. L’élaboration d’une gamme diversifiée de bâtiments – qu’ils abritent des programmes mixtes à proximité, en cohabitation et en superposition – est nécessaire pour assurer la mixité et la durabilité des quartiers de la métropole intensifiée.

Lors d’une opération récente à Villeneuve-la-Garenne, la mixité programmatique nous a permis de développer des pistes de réflexions auxquelles nous avons voulu répondre (FIG. 2). Il s’agissait de la conception d’un groupe scolaire à proximité d’une résidence service senior et d’un gymnase, réparti sur cinq îlots composés de logements en accession libre et d’habitats « intermédiaires ». Ces derniers disposaient de terrasses privatives et d’entrées individuelles.

FIG. 2 – Perspective vue du parc, Villeneuve-la-Garenne

Nous avons fait le choix de concevoir des logements réversibles, afin de garantir une diversité de typologies répondant à la mixité évolutive recherchée par la métropole du futur. Une coupe longitudinale des cinq immeubles rend compte de la proximité intergénérationnelle créée. (FIG. 3). Au travers de solutions innovantes, nous promouvons la mixité sociale à l’échelle la plus fine possible, allant jusqu’à offrir une mixité au niveau d’une cage de circulation. Ce mélange programmatique facilite l’accès d’usagers divers, comme un flux d’activités tout au long de la journée.

FIG. 3 – Coupe longitudinale présentant une pluralité programmatique

Ces évolutions urbaines mettent en lumière de nouveaux défis pour la conception architecturale. Nous en avons également fait l’expérience lors d’un projet, actuellement en chantier, situé dans la l’écoquartier des Docks à Saint-Ouen. La mixité générationnelle y est omniprésente avec la superposition d’une résidence étudiante et d’une résidence service senior en cœur d’îlot ; et d’un socle actif mêlant commerces, équipements et logements. Cette réalisation participe à l’essor de la ville, générant une diversité de fonctions, en adéquation avec la vision d’une métropole plus inclusive, défendue par Arte Charpentier.