Georgina André, urbaniste-chercheur à l’agence, nous parle de sa thèse de géographie en décodant pour nous, tous les 15 jours, une image de Wuhan.

« Cette image est la photographie de couverture de mon manuscrit : elle est prise du premier appartement dans lequel j’ai habité quelques mois à Wuhan en 2016, sur la rive gauche du fleuve Yangzi à Hankou. Elle reflète bien la contradiction dans laquelle la Municipalité wuhanaise se trouve : elle souhaite former une métropole moderne, ambitieuse, connectée et intégrée par des réseaux de transports rapides. Mais cette mise en mouvement de la grande ville industrielle vers son dessein métropolitain entraîne davantage de fragmentation du tissu urbain : on voit dans cette photographie les tranchées du réseau de métro en construction dans la rue Sanyang et l’hétérogénéité des bâtiments. Cette hétérogénéité, posée dans l’espace urbain sans véritable couture entre les différentes strates d’aménagement urbain, nous livre l’histoire du développement wuhanais jusqu’à la ville moderne et contemporaine qui s’élance en arrière-plan de la photographie.

Ce temps de la transition métropolitaine, éphémère, atteindra peut-être une certaine maturité dans quelques années. Mais plutôt que d’évaluer le succès de cette stratégie, il m’a semblé beaucoup plus intéressant d’étudier la manière dont cette transition se met en œuvre et en scène : elle nous raconte quelque chose de la trajectoire urbaine de Wuhan qui aspire à être une ville « tous les jours différente » (meitian bu yiyang!). »

 

Pour en savoir plus sur la thèse de Georgina André, consultez l’actualité Wuhan : regards d’une géographe